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Inondations et crues
28 février 2010

Submersion Xynthia

Depuis l'alerte lancée le vendredi 26 février 2010 jusqu'à ce jour (dernière maj le 27/7/2012), tentative de recueil de données sur :

- l'évément climatique en lui-même, ainsi que d'autres dans un passé lointain
- les mesures prises sur les zones sinistrées,
- les rapports d'expertise techniques et financières
- les propositions faites à l'échelle nationale pour éviter une nouvelle catastrophe
- les avancées judiciaires

26 et 27 février 2010 : les prévisions de Météo France

(sources MétéoFrance)

Un fort coup de vent avait touché la côte charentaise et vendéenne dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 avec des "rafales souvent voisines de 120 km/h sur le littoral et 100km/h à l'intérieur des terres". Après une accalmie le vendredi, une nouvelle vigilance orange est diffusée au petit matin du samedi 27 concernant 66 départements.

Extrait du bulletin du samedi 27/2 à 6h

"Qualification de l'évènement : Tempête d'une force et d'une ampleur peu fréquentes.

Situation actuelle : Le creusement de la dépression est en cours sur l'Atlantique, dans le sud-ouest du Portugal. Tous les ingrédients météorologiques sont présents pour générer une forte tempête.

Evolution prévue : La trajectoire du centre de cette dépression est prévue passer de la Corogne (Espagne) via la Normandie (dimanche matin) puis se décaler vers le Danemark dimanche soir. Son centre dépressionnaire se déplacera rapidement et les vents violents toucheront un grand nombre de départements en commençant par ceux du Sud. C'est dans la partie sud et sud-ouest de cette dépression que les rafales de vent seront les plus violentes, en gros de part et d'autre d'un axe allant des Charentes aux Ardennes. On attend généralement des rafales de vent de 100 à 120 km/h en plaine et de 110 à 140 km/h sur la cote, voir localement plus.

MF2010022706"[...] Une tempête est attendue pour ce week-end. Cette tempête sera plus violente que les épisodes venteux de cette semaine avec des rafales de vent susceptibles de dépasser les 120 km/h à l'intérieur des terres. [...] Cette tempête traversera la France entre samedi soir et dimanche après-midi. Les Pays de la Loire, le Poitou-Charente, le Centre, le Bassin Parisien puis la région nord-est semblent pour l'instant les régions les plus exposées. La trajectoire, et l'intensité de cette tempête seront précisées régulièrement [...]."

Extrait du bulletin du samedi 27/2 à 11h

Un peu avant 11h et en synchronisation avec le site vigicrues, MF publie la même carte que celle de 6h, sans modification du bulletin. Seul l'encart à côté de la carte signale un risque de crue marquée à Bordeaux. Le pictogramme inondation n'apparaît pas sur le département de la Gironde car MF ne peut en afficher qu'un et que le choix a été fait de privilégier le vent à la crue, car le vent concernera tout le département.

2010-0227-11h

Passage en vigilance rouge le samedi 27/2 à 16h

Le passage en vigilance rouge de 4 départements a lieu à 16h, soit une petite dizaine d'heures avant l'arrivée de la tempête. On remarquera à nouveau dans l'encart à côté de la carte quelques mots sur les crues prévisibles des cours d'eau atlantiques. Dans le bulletin et pour la première fois, apparaît un message concernant les submersions littorales et les fortes vagues. Le bulletin régional de MF Bordeaux est encore plus explicite à ce sujet (cf. parties soulignées plus bas).

MF2010022716

CENTRE NATIONAL DE PREVISION
Bulletin émis
le samedi 27 février 2010 à 16h00
Événementtype : vent violent
VIGILANCE ROUGE POUR : Vendée, Vienne, Deux-Sèvres, Charente-Maritime
Début d'évènement prévu le samedi 27 février 2010 à 19h00
Fin d'évènement prévu au plus tôt le lundi 01 mars 2010 à 07h00
Début de suivi pour 2 département(s) : Doubs (25), Jura (39).
Maintien de suivi (VIGILANCE ORANGE) pour 66 département(s) : ALSACE, AUVERGNE, BASSE-NORMANDIE, BOURGOGNE, BRETAGNE, CENTRE, CHAMPAGNE-ARDENNES, HAUTE-NORMANDIE, ILE-DE-FRANCE, LIMOUSIN, LORRAINE, NORD-PAS-DE-CALAIS, PAYS-DE-LOIRE, PICARDIE, POITOU-CHARENTES, Ain (01), Dordogne (24), Gironde (33), Isère (38), Loire (42), Rhône (69), Haute-Saône (70), Territoire-de-Belfort (90).
Qualification de l'évènement
Tempête d'une ampleur et d'une intensité peu communes qui nécessite une vigilance particulière, même si cette tempête devrait être moins forte que celles de décembre 1999.
Faits nouveaux
Passage de 4 départements en vigilance rouge.
Situation actuelle
A 16h, la tempête se creuse sur le nord-ouest de la péninsule ibérique.
Evolution prévue
Au cours de la soirée, la tempête poursuivra sa remontée vers le pays à travers le Golfe de Gascogne. Bien à l'avant de la tempête, les vents de sud se renforceront, en particulier sur la région lyonnaise, puis sur la Franche-Comté, atteignant en rafales 100 à 110 km/h dès la soirée de ce samedi. Les vents associés à la tempête se renforceront par la façade atlantique dès la première partie de nuit. Sur la Vendée, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne placés en vigilance rouge, on observera les plus fortes rafales entre 1 heure et 6 heures dimanche matin. On attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest de 130 km/h dans l'intérieur des terres et jusqu'à 150 km/h sur le littoral. Hors de ces quatre départements, sur un axe allant du centre-ouest (Loire-atlantique et Gironde), jusqu'aux Ardennes et l'ouest de la Lorraine en passant par le Centre, le bassin parisien, le nord de la Bourgogne et la Champagne on attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest et nord-ouest, comprises entre 110 et 120 km/h avec ponctuellement des pointes possibles jusqu'à 130 km/h. Sur les autres départements placés en vigilance orange, on observera des rafales de vent comprises entre 100 et 110 km/h. L'amélioration se produira par la façade atlantique progressivement à partir de la fin de matinée. Les vents forts évacueront le pays par les frontières du nord-est en milieu d'après-midi de dimanche. La conjugaison de la surcote liée à la dépression et de la marée haute en deuxième partie de nuit pourra occasionner une élévation temporaire du niveau de la mer, pouvant submerger certaines parties littorales. De fortes vagues sont attendues sur le littoral.

CENTRE METEOROLOGIQUE INTERREGIONAL DE BORDEAUX
Bulletin émis le samedi 27 février 2010 à 16h00
Date et heure du prochain message : samedi 27 février 2010 à 22h00
Événement type: vent violent
VIGILANCE ROUGE POUR : Deux-Sèvres, Vienne, Charente-Maritime
Début d'évènement prévu le samedi 27 février 2010 à 22h00
Fin d'évènement prévu le dimanche 28 février 2010 à 09h00
Maintien de suivi (vigilance orange) pour 9 département(s) : Charente (16), Charente-Maritime (17), Deux-Sèvres (79), Vienne (86), Dordogne (24), Gironde (33), Corrèze (19), Creuse (23), Haute-Vienne (87).
Qualification de l'évènement : Tempête d'une force et d'une ampleur peu commune qui nécessite une vigilance particulière, même si à priori elle devrait être moins forte que celle de 1999.
Faits nouveaux : Sans objet
Situation actuelle et données observées : Une dépression 968 hpa s'est creusée au large du Portugal.
Evolution prévue : La dépression remonte en cours d'après-midi en continuant de se creuser légèrement le long du Portugal, puis elle se déplace rapidement la nuit prochaine de la pointe nord-ouest de l'Espagne vers les Pays de Loire , puis vers le nord du pays demain matin. Elle génère des vents très forts, voire violents au nord d'une ligne Arcachon/Brive. Cet événement débute vers 22 heures sur le littoral, puis progresse rapidement vers l'intérieur des terres du Poitou-Charentes à la Gironde, puis du Limousin à la Dordogne. Les vents les plus forts toucheront après minuit la Charente-Maritime et la pointe du Médoc puis les Deux-Sèvres et la Vienne, avec des rafales généralisées autour de 130 km/h dans les terres, pouvant atteindre voire dépasser les 150 km/h sur le littoral. Plus au sud, rafales prévues de 100 à 120 km/h dans l'intérieur, et de 120 à 140 km/h sur le littoral du sud au nord de la Gironde. Accalmie rapide demain matin par le sud-ouest. A noter de plus la formation de très fortes vagues de 8 m en mer, qui déferleront sur le littoral à partir de la fin de nuit et en matinée de dimanche ; la conjonction avec la marée haute de fort coefficient (102) et le phénomène de surcote (localement plus d'1 m) engendré par les vents forts et les pressions basses favorisera une élévation temporaire du niveau de la mer pouvant submerger certaines parties du littoral.

Conséquences possibles
Vent/Orange
− Des coupures d'électricité et de téléphone peuvent affecter les réseaux de distribution pendant des durées relativement importantes.
− Les toitures et les cheminées peuvent être endommagées.
− Des branches d'arbre risquent de se rompre.
− Les véhicules peuvent être déportés.
− La circulation routière peut être perturbée, en particulier sur le réseau secondaire en zone forestière.
− Attention aux moyens de chauffage et de production d'électricité de secours : les chauffages et groupes électrogènes d'appoint ne doivent pas fonctionner en continu et doivent être contrôlés régulièrement.
Vent/Rouge
Avis de tempête très violente
− Des coupures d'électricité et de téléphone peuvent affecter les réseaux de distribution pendant des durées très importantes.
− Des dégâts nombreux et importants sont à attendre sur les habitations, les parcs et plantations. Les massifs forestiers peuvent être fortement touchés.
− La circulation routière peut être rendue très difficile sur l'ensemble du réseau.
− Les transports aériens et ferroviaires et maritimes peuvent être sérieusement affectés.
− Le fonctionnement des infrastructures des stations de ski peut être rendu impossible.
Des inondations importantes peuvent être à craindre aux abords des estuaires en période de marée haute.
− Attention aux moyens de chauffage et de production d'électricité de secours : les chauffages et groupes électrogènes d'appoint ne doivent pas fonctionner en continu et doivent être contrôlés régulièrement.

Extension de la vigilance orange vent aux Pyrénées le samedi 27/2 à 19h40

Les départements pyrénéens sont également placés en vigilance orange pour le vent mais ce passage est tardif et résulte plus de l'observation que de la prévision.

2010-0227-20h Bulletin National

"Faits nouveaux : Passage des 5 départements pyrénéens et de l'Andorre en vigilance orange.

Situation actuelle : A 19h, la tempête se creuse au nord de l'Espagne. Les rafales de vent de sud se renforcent, d'une part en vallée du Rhône et val de Saône (elles atteignent 80 à 110 km/h sur le département du Rône), d'autre part sur les Pyrénées (elles ont atteint 216 km/h au Pic du Midi, 166 km/h à Loudervielle, 146 km/h sur Luchon).

Evolution prévue : Au cours de la soirée, la tempête poursuivra sa remontée vers le pays à travers le Golfe de Gascogne. Bien à l'avant de la tempête, les vents de sud se renforcent, en particulier sur la région lyonnaise, puis sur la Franche-Comté, atteignant en rafales 100 à 110 km/h dès la soirée de ce samedi, mais aussi sur les Pyrénées, avec des rafales qui pourront encore atteindre les 200 km/h sur les crêtes, et des déferlantes dans les vallées où il est possible d'atteindre 120 à 150 km/h en rafales. Les vents associés à la tempête se renforceront par la façade atlantique dès la première partie de nuit. Sur la Vendée, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne placés en vigilance rouge, on observera les plus fortes rafales entre 1 heure et 6 heures dimanche matin. On attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest de 130 km/h dans l'intérieur des terres et jusqu'à 150 km/h sur le littoral. Hors de ces quatre départements, sur un axe allant du centre-ouest (Loire-atlantique et Gironde) jusqu'aux Ardennes et l'ouest de la Lorraine en passant par le Centre, le bassin parisien, le nord de la Bourgogne et la Champagne on attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest et nord-ouest, comprises entre 110 et 120 km/h avec ponctuellement des pointes possibles jusqu'à 130 km/h. Sur les autres départements placés en vigilance orange, on observera des rafales de vent comprises entre 100 et 110 km/h. L'amélioration se produira par la façade atlantique progressivement à partir de la fin de matinée. Les vents forts évacueront le pays par les frontières du nord-est en milieu d'après-midi de dimanche. La conjugaison de la surcôte liée à la dépression et de la marée haute en deuxième partie de nuit pourra occasionner une élévation temporaire du niveau de la mer, pouvant submerger certaines parties littorales. De fortes vagues sont attendues sur le littoral.

Actualisation  des bulletins national et régionaux le samedi 27/2 vers 22h

Bulletin National

Situation actuelle : A 22h, la tempête se situe sur le Golfe de Gascogne. Elle génère des vents de sud à la fois sur les Pyrénées, une partie du Massif Central et de Rhône-Alpes. Sur les Pyrénées, de violentes rafales de sud affectent toutes les vallées orientées sud-nord avec des valeurs atteignant plus de 200 km/h sur les crêtes et pouvant atteindre 150 à 160 km/h dans les vallées. Sur le département du Rhône, les rafales de vent de sud à sud-ouest atteignent ou dépassent déjà les 100 km/h, Sur le relief du Puy de Dôme, de la Haute Loire et et de la Loire (vers 1000 à 1300 m d'altitude) elles avoisinent 120 km/h , et 100 à 110 km/h sur le Cantal.

Evolution prévue : Les vents de sud persistent un grande partie de la nuit, sur l'Auvergne, la région lyonnaise, puis sur la Franche-Comté, atteignant en rafales 100 à 120 km/h, mais aussi sur les Pyrénées, avec des rafales qui pourront encore atteindre plus de 200 km/h sur les crêtes, et des déferlantes dans les vallées où il est possible d'atteindre 120 à 160 km/h en rafales. Au cours de la nuit, la tempête poursuivra sa remontée vers le pays à travers le Golfe de Gascogne. Les vents associés se renforceront rapidement par la façade atlantique. Sur la Vendée, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne placés en vigilance rouge, on observera les plus fortes rafales entre 1 heure et 6 heures dimanche matin. On attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest de 130 km/h dans l'intérieur des terres et jusqu'à 150 km/h sur le littoral. Hors de ces quatre départements, sur un axe allant du centre-ouest (Loire-atlantique et Gironde) jusqu'aux Ardennes et l'ouest de la Lorraine en passant par le Centre, le bassin parisien, le nord de la Bourgogne et la Champagne on attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest et nord-ouest, comprises entre 110 et 120 km/h avec ponctuellement des pointes possibles jusqu'à 130 km/h. Sur les autres départements placés en vigilance orange, on observera des rafales de vent comprises entre 100 et 110 km/h. L'amélioration se produira par la façade atlantique progressivement à partir de la fin de matinée. Les vents forts évacueront le pays par les frontières du nord-est en milieu d'après-midi de dimanche. La conjugaison de la surcôte liée à la dépression et de la marée haute en deuxième partie de nuit pourra occasionner une élévation temporaire du niveau de la mer, pouvant submerger certaines parties littorales. De fortes vagues sont attendues sur le littoral.

Bulletin du CMIR Sud-Ouest

Situation actuelle et données observées : La dépression à 969 hPa se situe actuellement au nord de l'Espagne. Sur les Pyrénées, de violentes rafales de sud affectent actuellement toutes les vallées orientées sud-nord avec des valeurs atteignant plus de 200 km/h sur les crêtes et pouvant atteindre 150 à 160 km/h dans les vallées.

Evolution prévue : La dépression va continuer de se déplacer vers le nord-est au cours de la nuit, abordant les Pays de Loire en milieu de nuit et se situant sur la Normandie en toute fin de nuit. Elle génère des vents très forts , voire violents, au nord d'une ligne Arcachon/Brive. Cet événement débute vers 22 heures sur le littoral, puis progresse rapidement vers l'intérieur des terres du Poitou-Charentes à la Gironde, puis du Limousin à la Dordogne. Les vents les plus forts toucheront après minuit la Charente-Maritime et la pointe du Médoc puis les Deux-Sèvres et la Vienne, avec des rafales généralisées autour de 130 km/h dans les terres, pouvant atteindre voire dépasser les 150 km/h sur le littoral. Plus au sud, rafales prévues de 100 à 120 km/h dans l'intérieur, et de 120 à 140 km/h sur le littoral du sud au nord de la Gironde. Accalmie demain matin par le sud-ouest. De plus, à noter la formation de très fortes vagues de 6 à 8 m en mer, qui déferleront sur le littoral à partir de la fin de nuit et en matinée de dimanche. La conjonction avec la marée haute de fort coefficient ( 102 ) et le phénomène de surcote ( localement plus d'1 m ) engendré par les vents forts et les basses pressions, favorisera une élévation temporaire du niveau de la mer pouvant submerger certaines parties du littoral. Pour les Pyrénées, les violentes rafales (du même ordre que celles observées) vont persister jusqu'en mileu de nuit. Elles faiblissent progressivement en deuxième partie de nuit avec la rotation du vent à l'ouest.

Bulletin du CMIR Ouest

Situation actuelle et données observées : La dépression est déjà bien creuse. Elle se situe actuellement près des côtes nord de l'Espagne et continue son déplacement vers nos côtes atlantiques.

Evolution prévue : Le vent de secteur sud continuera à se renforcer sur la Vendée pour atteindre les 100 KM/H en rafales vers minuit. Le renforcement du vent se propagera en seconde partie de nuit à l'ensemble des départements des Pays de la Loire, de Bretagne et de Basse-Normandie. Sur la Vendée on attend des pointes de l'ordre de 130 KM/H dans l'intérieur et 150 KM/H sur les côtes. Sur la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et la Sarthe on attend des pointes de l'ordre de 120 KM/H dans l'intérieur, 120 à 140 KM/H sur les côtes. Sur la Bretagne, la Basse-Normandie ainsi que sur la Mayenne les vents seront moins forts mais atteindront tout de même 90 à 110 KM/H dans l'intérieur et 120 KM/H sur les côtes. C'est à l'arrière de la dépression en seconde partie de nuit, quand le vent s'orientera ouest à nord-ouest, que les valeurs les plus fortes seront atteintes. Fortes marées et vents forts créeront des phénomènes de surcôte de l 'ordre d' un mètre le long du littoral atlantique des Pays de la Loire. A noter aussi de forts cumuls de pluies attendus, notamment sur la Bretagne et la Basse- Normandie.

Actualisation des bulletins national et régionaux le dimanche 28/2 vers 01h

Bulletin national

Faits nouveaux : La zone de vent les plus forts en seconde partie de nuit semble s'étendre un peu plus au sud et concerner plus sensiblement la côte Gironde.

Situation actuelle : A 01h ce dimanche, le centre de la tempête se situe sur le Golfe de Gascogne à environ 250 km au sud-ouest de l'Ile de Ré, sa trajectoire se confirme Le phénomène marquant est pour le moment les forts vent de sud qui affectent toute la chaîne des Pyrénées, le Massif Central et Rhône-Alpes. Sur les Pyrénées, de violentes rafales de sud affectent toutes les vallées orientées sud-nord avec des valeurs atteignant plus de 200 km/h sur les crêtes et pouvant atteindre 120 à 140 km/h dans les vallées. Sur le département du Rhône, les rafales de vent de sud à sud-ouest atteignent ou dépassent 100 km/h à 120 km/h. Sur le relief du Puy de Dôme, de la Haute Loire et et de la Loire (vers 1000 à 1300 m d'altitude) elles avoisinent 120 à 140 km/h et 100 à 120 km/h sur le Cantal. Par ailleurs, le vent de sud est également déjà fort sur les côtes de l'Aquitaine où on observe des rafales à 100 km/h

Evolution prévue : Les vents de sud persistent un grande partie de la nuit, sur l'Auvergne, la région lyonnaise, puis sur la Franche-Comté, atteignant en rafales 100 à 120 km/h, mais aussi sur les Pyrénées, avec des rafales qui pourront encore atteindre plus de 200 km/h sur les crêtes, et des déferlantes dans les vallées où il est possible d'atteindre 120 à 160 km/h en rafales. Au cours de la nuit, la tempête poursuivra sa remontée vers le pays à travers le Golfe de Gascogne. Les vents associés se renforceront rapidement par la façade atlantique. Sur la Vendée, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne placés en vigilance rouge, on observera les plus fortes rafales entre 1 heure et 6 heures dimanche matin. On attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest de 130 km/h dans l'intérieur des terres et jusqu'à 150 km/h sur le littoral. Hors de ces quatre départements, sur un axe allant du centre-ouest (Loire-atlantique et Gironde) jusqu'aux Ardennes et l'ouest de la Lorraine en passant par le Centre, le sud du bassin parisien, le nord de la Bourgogne et la Champagne on attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest et nord-ouest, comprises entre 110 et 120 km/h avec ponctuellement des pointes possibles jusqu'à 130 km/h. Cette zone de vents très forts correspond à la partie sud de la dépression. Sur les autres départements placés en vigilance orange, on observera des rafales de vent comprises entre 100 et 110 km/h donc sensiblement moins forts que dans la partie sud de la dépression. L'amélioration se produira par la façade atlantique progressivement à partir de la fin de matinée. Les vents forts évacueront le pays par les frontières du nord-est en milieu d'après-midi de dimanche. La conjugaison de la surcôte liée à la dépression et de la marée haute en deuxième partie de nuit pourra occasionner une élévation temporaire du niveau de la mer, pouvant submerger certaines parties littorales. De fortes vagues sont attendues sur le littoral.

Bulletin du CMIR Sud-Ouest

Situation actuelle et données observées : La dépression à 969 hPa se situe actuellement sur le Golfe de Gascogne au large des côtes charentaises. Les rafales atteignent actuellement 100 km/h sur le littoral. Sur les Pyrénées, de violentes rafales prochent des 150 à 180 km/h affectent toujours les crêtes, quelques rafales peuvent également affecter les vallées orientées sud/nord avec des valeurs proches de 130 à140 km/h.

Evolution prévue : La dépression va continuer de se déplacer vers le nord-est en deuxième partie de nuit : elle va aborder les Pays de Loire dans les heures à venir et se situer sur la Normandie en toute fin de nuit. Elle génère des vents très forts , voire violents, au nord d'une ligne Biscarosse/Brive. Les vents vont continuer de se renforcer sur la facade littorale et l'interieur des terres de la Charente-Maritime puis des Deux-Sèvres à la Vienne avec des rafales généralisées autour de 130 km/h dans les terres, pouvant atteindre voire dépasser les 150 km/h sur le littoral. Plus au sud, de la Gironde à la Dordogne, puis sur le Limousin en fin de nuit, rafales prévues de 100 à 120 km/h dans l'intérieur, et de 140 km/h sur le littoral de la Gironde. Accalmie demain matin par le sud-ouest. De plus, à noter la formation de très fortes vagues de 6 à 8 m en mer, qui déferleront sur le littoral à partir de la fin de nuit et en matinée de dimanche. La conjonction avec la marée haute de fort coefficient ( 102 ) et le phénomène de surcote ( localement plus d'1 m ) engendré par les vents forts et les basses pressions, favorisera une élévation temporaire du niveau de la mer pouvant submerger certaines parties du littoral. Pour les Pyrénées, les violentes rafales (du même ordre que celles observées) vont commencer à s'affaiblir avec le vent qui va commencer à tourner à l'ouest; d'ouest en est de la chaîne pyrénéenne.

Bulletin du CMIR Ouest

Situation actuelle et données observées : La dépression est déjà bien creuse. Elle se situe actuellement près des côtes sud de la Bretagne et continue son déplacement vers la Bretagne. Le vent commence à se renforcer sur la Vendée ; on observait vers 0h, 97km/h à Le Perrier.

Evolution prévue : Le vent de secteur sud va continuer à se renforcer sur la Vendée pour atteindre les 100 KM/H en rafales d'ici 1 heure ou 2. Le renforcement du vent se propagera ensuite à l'ensemble des départements des Pays de la Loire, de Bretagne et de Basse-Normandie. Sur la Vendée on attend des pointes de l'ordre de 130 KM/H dans l'intérieur et 150 KM/H sur les côtes. Sur la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et la Sarthe on attend des pointes de l'ordre de 120 KM/H dans l'intérieur, 120 à 140 KM/H sur les côtes. Sur la Bretagne, la Basse-Normandie ainsi que sur la Mayenne les vents seront moins forts mais atteindront tout de même 90 à 110 KM/H dans l'intérieur et 120 KM/H sur les côtes. C'est à l'arrière de la dépression, en cette deuxième partie de nuit, quand le vent s'orientera ouest à nord-ouest, que les valeurs les plus fortes seront atteintes. Fortes marées et vents forts créeront des phénomènes de surcôte de l'ordre d' un mètre le long du littoral atlantique des Pays de la Loire. A noter aussi de forts cumuls de pluies attendus, notamment sur la Bretagne et la Basse- Normandie.

Actualisation des bulletins national et régionaux le dimanche 28/2 vers 04h

Bulletin national

Situation actuelle : A 04 h ce dimanche, la trajectoire de la tempête se confirme. Le centre dépressionnaire se situe vers l'embouchure de la Loire tandis que la zone des vents les plus forts balaie les départements en vigilance rouge (Vendée, Vienne, Deux-Sèvres, Charente-Maritime). Sur les Pyrénées, des rafales de vent affectent encore les crêtes, mais le vent s'oriente à l'ouest et les rafales ont faibli, même elles avoisinent encore les 130 à 140 km/h Sur le département du Rhône, ainsi que sur le relief du Cantal, du Puy de Dôme, de la Haute Loire et de la Loire, les rafales de vent de sud à sud-ouest atteignent 100 km/h à 120 km/h, ponctuellement 130 à 140 km/h. Par ailleurs, le vent de sud-ouest à ouest est également déjà fort sur les côtes de l'Aquitaine où on a observé des rafales de 100 à 130 km/h.

Evolution prévue : Les vents de sud persistent en fin de nuit, sur l'Auvergne, la région lyonnaise, puis sur la Franche-Comté, atteignant en rafales 100 à 120 km/h, voire davantage. De même, sur les crêtes des Pyrénées, des rafales pourront encore atteindre 120 à 160 km/h, mais elles ont considérablement faibli dans les vallées en s'orientant vers l'ouest. Au cours de la nuit puis de la journée de dimanche, la tempête poursuivra sa remontée sur la France. Sur la Vendée, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne placés en vigilance rouge, on observera les plus fortes rafales jusque 6 ou 7 heures ce dimanche matin. On attend encore des rafales de vent de sud-ouest puis ouest atteignant 130 km/h dans l'intérieur des terres et jusqu'à 150 km/h sur le littoral. Hors de ces quatre départements, sur un axe allant du centre-ouest (Loire-atlantique et Gironde) jusqu'aux Ardennes et la Lorraine en passant par le Centre, le sud du bassin parisien, le nord de la Bourgogne et la Champagne on attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest et nord-ouest, comprises entre 110 et 120 km/h avec ponctuellement des pointes possibles jusqu'à 130 km/h. Cette zone de vents très forts correspond à la partie sud de la dépression. Sur les autres départements placés en vigilance orange, on observera des rafales de vent comprises entre 100 et 110 km/h donc sensiblement moins forts que dans la partie sud de la dépression. L'amélioration se produira par la façade atlantique progressivement à partir de la fin de matinée. Les vents forts évacueront le pays par les frontières du nord-est dans l'après-midi de dimanche. La conjugaison de la surcôte liée à la dépression et de la marée haute en fin de nuit pourra occasionner une élévation temporaire du niveau de la mer, pouvant submerger certaines parties littorales. De fortes vagues sont attendues sur le littoral.

Bulletin du CMIR Sud-Ouest

Situation actuelle et données observées : La dépression à 969 hPa se situe actuellement sur le Golfe du Morbihan. Les rafales atteignent 140 à 160 km/h sur le littoral charentais, 110 à 130 km/h à l'intérieur des terre en Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et de la Vienne. On relève également 120 à 130 km/h sur le littoral girondin et 110 à 120 km/h à l'intérieur des terres. Sur les Pyrénées, de violentes rafales proches des 120 à 140 km/h affectent toujours les crêtes.

Evolution prévue : La dépression va continuer de se déplacer vers le nord-est et atteindre la Normandie en toute fin de nuit. Elle génère des vents très forts , voire violents, au nord d'une ligne Biscarosse/Brive ainsi que de très fortes vagues, atteigant 6 à 8 m en mer en fin de nuit/début de matinée. Des rafales de 140 à 160 km/h sur le littoral et 110 à 130 km/h à l'intérieur des terres vont continuer d'affecter pendant quelques heures les départements placés en vigilance rouge. Accalmie en début de matinée. De la Gironde à la Dordogne, les rafales atteindront d'ici la fin de nuit 120 à 130 km/h sur le littoral girondin et 100 à 110 km/h à l'intérieur des terres. Tendance à l'accalmie au cours des prochaines heures Sur le Limousin, le vent va se renforcer avec des rafales atteignant 100 à 110 km/h en fin de nuit. Accalmie en cours de matinée. A noter également que la conjonction des fortes vagues avec la marée haute de fort coefficient ( 102 ) et le phénomène de surcote (localement plus d'1m), favorise une élévation temporaire du niveau de la mer pouvant submerger certaines parties du littoral. Sur les Pyrénées, les violentes rafales (du même ordre que celles observées) vont faiblir avec le vent qui va tourner à l'ouest.

Bulletin du CMIR Ouest

Situation actuelle et données observées : La dépression très creuse responsable de la tempête s'apprêtait à aborder les côtes sud de la Bretagne à 03 heures dimanche matin. Ses effets sont maintenant bien perceptibles et à 03 heures le vent de sud-ouest soufflait avec des rafales de: 96 KM/H à Nantes pour la Loire Atlantique 102 KM/H à Cholet, 106 KM/H à Martigné Briand pour le Maine et Loire 108 KM/H à la Roche/Yon, 110 KM/H à la Mothe Achard, 120 KM/H à Pouzauges, 122 KM/H à Fontenay le Comte, 138 KM/H à Ste-Gemme la Plaine pour la Vendée Sur la Bretagne le vent est orienté au secteur nord, il souffle moins fort et les 100 KM/H ne sont dépassés que sur les caps finistériens.

Evolution prévue : Pour la fin de nuit et le début de matinée le renforcement du vent va se propager à l'ensemble des départements des Pays de la Loire, de Bretagne et de Basse-Normandie en s'orientant au secteur ouest à nord-ouest, secteur où il soufflera le plus fort. Sur la Vendée on attend des pointes de l'ordre de 130 KM/H voire localement 140 KM/H dans l'intérieur et 140 à 160 KM/H sur les côtes. Sur la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et la Sarthe on attend des pointes de l'ordre de 120 KM/H dans l'intérieur voire 130 KM/H sur le sud de la Loire Atlantique et du Maine et Loire; 120 à 140 KM/H sur les côtes. Sur la Bretagne, la Basse-Normandie ainsi que sur la Mayenne les vents seront moins forts mais atteindront tout de même 90 à 110 KM/H dans l'intérieur et 120 KM/H sur les côtes. Fortes marées et vents forts créeront des phénomènes de surcôte de l 'ordre d' un mètre le long du littoral atlantique des Pays de la Loire. A noter aussi de forts cumuls de pluies attendus, notamment sur la Bretagne et la Basse- Normandie. Une accalmie se dessinera par l'ouest de la Bretagne et la côte Atlantique en début de matinée.

Début de la fin du phénomène venteux le dimanche 28/2 vers 06h

La vigilance orange vent est levée pour 15 départements. Pour la première fois, les bulletins parlent de submersions marines effectives sur le littoral avec de nombreuses ruptures de digues.

2010-0228-06h

Bulletin national

Situation actuelle : à 06 h ce dimanche, la trajectoire de la tempête se confirme. Le centre dépressionnaire se situe actuellement vers le nord de la Mayenne tandis que la zone des vents les plus forts balaie les départements en vigilance rouge (Vendée, Vienne, Deux-Sèvres, Charente-Maritime), ainsi que le sud de la Loire Atlantique, le Maine et Loire et la région Centre. Attention, du fait de la marée haute et de fortes surcotes, les violents vents d'ouest ont provoqué l'effondrement de digues et de nombreuses zones sont submergées sur le littoral de la Charente-maritime et de la Vendée. Sur les Pyrénées, des rafales de vent affectent encore les crêtes, mais elle se sont nettement atténuées. De même, les rafales de vent ont faibli de la Gironde à la Dordogne au Cantal, à la Haute-Loire, la Loire, le Rhône, l'Isère et l'Ain. Par ailleurs, les vents faiblissent sur le Finistère. La vigilance orange n'est plus de mise sur l'ensemble de ces départements.

Evolution prévue : Au cours de la journée d'aujourd'hui dimanche, la tempête poursuivra sa remontée sur la France. Sur la Vendée, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne placés en vigilance rouge, on observera encore de violentes rafales, bien qu'elles commencent à faiblir légèrement par l'ouest. Sur ces quatre départements, et sur un axe allant du centre-ouest (Loire-atlantique et Charente) jusqu'aux Ardennes et la Lorraine en passant par le Centre, le sud du bassin parisien, le nord de la Bourgogne et la Champagne on attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest et nord-ouest, comprises entre 110 et 120 km/h avec ponctuellement des pointes possibles jusqu'à 130 km/h voire très localement 140 km/h. Cette zone de vents très forts correspond à la partie sud de la dépression. Sur les autres départements placés en vigilance orange, on observera des rafales de vent comprises entre 100 et 110 km/h, localement 120 km/h, donc sensiblement moins forts que dans la partie sud de la dépression. L'amélioration se produira progressivement par la façade atlantique. Les vents forts évacueront le pays par les frontières du nord et du nord-est dans l'après-midi.

Bulletin du CMIR Sud-Ouest

Situation actuelle et données observées : La dépression à 969 hPa se dirige vers la Normandie en commençant à se combler. Les rafales ont atteint 140 à 160 km/h sur le littoral charentais, 110 à 140 km/h à l'intérieur des terre en Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et de la Vienne, très ponctuellement 140 à 160 km/h dans les Deux-Sèvres. On relève également 120 à 130 km/h sur le littoral girondin et 110 à 120 km/h à l'intérieur des terres de la Dordogne au Limousin.

Evolution prévue : La dépression va continuer de se déplacer vers le nord du pays. Elle génère encore des des vents relativement forts , voire violents, au nord d'une ligne Biscaroose/Brive. Des rafales de 130 à 140 km/h sur le littoral et 110 à 130 km/h à l'intérieur des terres vont continuer d'affecter pendant quelques heures les départements placés en vigilance rouge. Accalmie en début de matinée. Sur le Limousin, des rafales voisines de 100 à 110 km/h continueront d'affecter ces département pour quelques heures. Accalmie en matinée. La Gironde reste en vigilance orange à cause du risque de crue à la confluence de la Garonne et de la Dordogne; En Dordogne, les vents faiblissent et les valeurs des rafales voisines de 90 km/h ne justifient plus le maintien en vigilance orange de ce département. A noter également que la conjonction des fortes vagues avec la marée haute de fort coefficient ( 102 ) et le phénomène de surcote (localement plus d'1m), ont favorisé une élévation temporaire du niveau de la mer, submergeant certaines parties du littoral. Sur les Pyrénées, les violentes rafales qui ont affecté la chaine durant la nuit ont maintenant disparu avec la rotation du vent à l'ouest, d'où la levée de la vigilance orange sur ces départements.

Bulletin du CMIR Ouest

Situation actuelle et données observées : La dépression très creuse responsable de la tempête était centrée à 04 heures sur l'est de la Bretagne. A 4 heures des valeurs de vent remarquables ont été enregistrées :

- 96 KM/H à Nantes et 107 KM/H à St-Meme-le-Tenu pour la Loire Atlantique
- 114 KM/H à Cholet, 111 KM/H à Martigné Briand pour le Maine et Loire
- 131 KM/H à la Roche/Yon, 110 KM/H à la Mothe Achard, 120 KM/H à Pouzauges, 122 KM/H à Fontenay le Comte, 131 KM/H à Château d'Olonne,138 KM/H à Ste-Gemme la Plaine, 121 à Noirmoutier pour la Vendée
- 111 KM/H à l'ile de Groix pour la Bretagne

Evolution prévue : Pour la fin de nuit et le début de matinée, le vent va continuer à souffler en violentes rafales même si une accalmie commence à se manifester par l'ouest de la Bretagne et la côte Atlantique.. Sur la Vendée on attend des pointes de l'ordre de 130 KM/H voire localement 140 KM/H dans l'intérieur et 130 à 150 KM/H sur les côtes. Sur la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et la Sarthe on attend des pointes de l'ordre de 120 KM/H dans l'intérieur voire 130 KM/H sur le sud de la Loire Atlantique et du Maine et Loire; 110 à 140 KM/H sur les côtes. Sur la Bretagne (à l'exception du Finistère), la Basse-Normandie ainsi que sur la Mayenne les vents seront moins forts mais atteindront tout de même 90 à 110 KM/H dans l'intérieur et 120 KM/H sur les côtes. Fortes marées et vents forts créeront des phénomènes de surcôte de l 'ordre d'un mètre le long du littoral atlantique des Pays de la Loire. A noter aussi de forts cumuls de pluies attendus, notamment sur la Bretagne et la Basse- Normandie.

Levée de la vigilance rouge le dimanche matin vers 8h.

Feb28_08_17_fr

Bulletin national

Faits nouveaux : Les quatre départements précédemment en rouge (Deux sèvres, Vendée, Vienne et Charente-Maritime) redescendent en vigilance orange à 8 heures ce dimanche matin.

Situation actuelle : A 08h ce dimanche, la trajectoire de la tempête se confirme. Le centre dépressionnaire se situe actuellement vers la seine-maritime tandis que la zone des vents les plus forts balaie le Centre, l'Auvergne et aborde la Bourgogne. Sur les départements précédemment en vigilance rouge (Vendée, Vienne, Deux-Sèvres, Charente-Maritime) les rafales maximales sont maintenant moins fortes ( entre 90 et 110 km/h localement 120 km/h) Attention, du fait de la marée haute et de fortes surcotes, les violents vents d'ouest ont provoqué l'effondrement de digues et de nombreuses zones sont submergées sur le littoral de la Charente-maritime et de la Vendée.

Evolution prévue : Au cours de la journée d'aujourd'hui dimanche, la tempête poursuivra son décalage vers le Benelux.. Sur la Vendée, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne maintenant en vigilance orange les vents ont commencé à faiblir sensiblement pars l'ouest. Sur ces quatre départements, et sur un axe allant du Centre jusqu'aux Ardennes et la Lorraine en passant par le sud du bassin parisien, le nord de la Bourgogne et la Champagne on attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest et nord-ouest, comprises entre 110 et 120 km/h avec ponctuellement des pointes possibles jusqu'à 130 km/h voire très localement 140 km/h. Cette zone de vents très forts correspond à la partie sud de la dépression. Sur les autres départements placés en vigilance orange, on observera des rafales de vent comprises entre 90 et 100 km/h, localement 110 km/h, donc sensiblement moins forts que dans la partie sud de la dépression. L'amélioration se produira progressivement par la façade atlantique. Les vents forts évacueront le pays par les frontières du nord et du nord-est dans l'après-midi.

Synchronisation avec vigicrues le dimanche matin vers 10h.

MF profite de la production de 10h de vigicrues pour actualiser sa vigilance vent et enlever la vigilance orange sur 13 départements. La Gironde, en orange crues, repasse en jaune.

2010-0228-10hBulletin national

Faits nouveaux : Avec la rotation du vent au nord-ouest les rafales baissent progressivement d'intensité sur les départements les plus à l'ouest.

Situation actuelle : A 10h ce dimanche le centre dépressionnaire se situe vers le pas-de-calais, tandis que la zone des vents les plus forts balaie le sud du bassin parisien, la Bourgogne et aborde le nord-est de la France. Sur les départements qui descendent en vigilance jaune les rafales sont maintenant généralement voisines de 80 km/h (très localement elles peuvent être comprises entre 80 et 100 km/h) Attention, du fait de la marée haute et de fortes surcotes, les violents vents d'ouest ont provoqué l'effondrement de digues et de nombreuses zones sont submergées sur le littoral de la Charente-maritime et de la Vendée. Une vigilance orange crue-inondation reste en vigueur sur le Finistère et le Morbihan.

Evolution prévue : La tempête poursuit son décalage vers le Benelux et la mer du Nord. Les vents ont commencé à faiblir sensiblement pars l'ouest. Du sud du bassin parisien à la Bourgogne et la Champagne puis le Nord-Est, on attend des rafales de vent de sud-ouest puis ouest et nord-ouest, comprises entre 110 et 120 km/h avec ponctuellement des pointes possibles jusqu'à 130 km/h voire très localement 140 km/h. Cette zone de vents très forts correspond à la partie sud de la dépression. Sur les autres départements placés en vigilance orange, on observera des rafales de vent comprises entre 90 et 110 km/h, localement 120 km/h, donc moins forts que dans la partie sud de la dépression. L'amélioration continuera de progresser vers l'est. Les vents forts évacueront le pays par les frontières du nord et du nord-est dans l'après-midi. En arrivant sur le Nord-Est du pays le noyau de vent le plus fort aura perdu un peu d'intensité.

Fin de la vigilance vent dimanche vers 17h.

Après trois publications intermédiaires vers 12h30, 14h10 et 16h10 avec à chaque fois une réduction des départements en orange vent, la vigilance orange pour le vent est levée sur les derniers départements de l'Est à 17h10. Deux départements bretons restent en vigilance orange pour les crues.

2010-0228-17h

Bilan de la vigilance sur l'épisode

Concernant le vent, on ne peut pas dire grand chose puisque le phénomène a été vu plusieurs jours à l'avance et le passage en orange s'est produit grosso-modo 24h avant le passage de la tempête, ce qui est cohérent avec le dispositif de vigilance.

Pour les submersions marines, il est évident le phénomène n'a pas été appréhendé de manière cartographique pour deux raisons :
- l'aléa "vagues-sumersion" sur le littoral n'était pas encore intégré à la vigilance météo : c'était dans les tuyaus et le passage de Xynthia n'a fait qu'accélerer les choses puisque cet aléa est pris en charge depuis l'automne 2011
- MF ne peut afficher qu'un seul pictogramme par département et c'est le vent qui avait été considéré comme l'aléa le plus important.

Si cartographiquement, la submersion marine n'a pas été appréciée, les bulletins nationaux et régionaux ont fait référence à partir de 16h le samedi. Les conséquences terrain des submersions n'étant pas du ressort de MF, on ne peut sûrement pas reprocher ce point à l'établissement public.

Nuit du 27 au 28 février 2010 : la tempête

la tempête vue par Météo France à postériori

(source Météo France)

La tempête a été liée au passage d'une dépression bien creusée. Le cœur de la dépression a suivi une ligne Saint-Nazaire - Rennes - Le Havre - Boulogne-sur-mer, mettant environ 9h pour parcourir cette ligne. Les vents les plus forts ont été observés sur une bande de 100 à 150 km de large et située environ 200 km au sud de la ligne suivie par le centre dépressionnaire. Les vitesses maximales relevées aux stations de Météo France sont les suivantes :

238 km/h au Pic du Midi de Bigorre (2877 m d'altitude - département 65)
209 km/h au Puy-de-Dôme (1415 m d'altitude - 63)
172 km/h à Oderen(1184 m d'altitude - 68)
161 km/h à Scille (79)
160 km/h à Saint Clément Des Baleines (île de Ré - 17)
155 km/h au sommet de la Tour Eiffel
148 km/h à Chouilly (51)
147 km/h à Luchon (31)
144 km/h à la Celles-sur-Ource (10)
140 km/h à La Pointe de Chassiron (île d'Oléron-17) et Saint Agnan (17)
138 km/h à Sainte Gemme (85), à Brindas (69) et Chastreix (63)
137 km/h à Royan (17)
136 km/h à Metz (57)
132 km/h à La Rochelle (17), Blois (41) et Châteauroux (36)
131 km/h à Fontenay (85) et La Roche-sur-Yon (85)
130 km/h à Thénezay (79) et au Cap Ferret (33)
128 km/h à Nangis (77)
127 km/h à Niort (79)
126 km/h à Roissy (95)
125 km/h à Bourges (18)
123 km/h à Poitiers (86)
122 km/h à Paris-Montsouris
121 km/h à Reims (51)
120 km/h à Bordeaux (33)
105 km/h à Lyon (69)

------------

On remarque que le seul phénomène décrit concerne le vent. Les submersions littorales, qui ne sont pas du domaine de MF ne sont pas décrites.

Il est bon de rappeler la chaîne théorique d'information à l'approche d'un événement naturel :

1) Des organismes scientifiques (type météo France) informent sur l'aléa, c'est-à-dire sur l'intensité et la fréquence des phénomènes, et leur caractérisation par rapport à des événements antérieurs. Pour le vent, il s'agit d'indiquer la direction et la vitesse (moyenne et des rafales).

2) Tous les acteurs de la sécurité civile sont sensés ensuite traduire en conséquence l'information sur l'aléa. Au niveau départemental, c'est le préfet qui fait le lien avec les maires.

Dans le cas de Xynthia, l'attention s'est beaucoup trop focalisée sur le vent et beaucoup moins sur la concommittance entre le passage de la tempête et l'heure de la pleine mer d'une marée de vives-eaux (coef. 102 par rapport à un maximum théorique de 120).

Voyons donc comment l'alerte a été donnée à travers les communiqués de la préfecture de Charente-Maritime.

Les communiqués de la préfecture de Charente-Maritime

(sources : préfecture 17)

La préfecture a édité deux communiqués de presse d'avertissement avant la tempête (le 27 février à 16h30 et 20h), puis une salve de communiqué apès la tempête pour faire le point sur les victimes et les dégâts.

Dans le coeur du premier communiqué, une consigne est mise en gras, en gros caractères et soulignée : "Regagnez votre domicile dès 22 h et n’en sortez plus à partir de minuit".

Une autre consigne, moins mise en évidence mais oh combien importante est ajoutée : "Les maires des communes sont informés et invités à prendre toutes mesures de précautions approprées".

Rappelons qu'au vu de la loi n°2004 sur la modernisation de la sécurité civile, le maire est responsable de la sécurité et de la salubrité publique sur son territoire communal (à compléter).

Le second communiqué à 20h est plus succinct : il indique la vigilance rouge pour le vent, reprend la consigne en gras ci-dessus et prévient de la fermeture des viaducs littoraux (Oléron, Ré, Seudre) dès que le vent dépassera 120 km/h.

100_6572viaduc de la Seudre (été 2010)

100_6641

viaduc de l'île de Ré (été 2010)

100_6100

viaduc de l'île d'Oléron (avril 2010)

28 février et 1er mars : Conséquences de la tempête

sources : préfecture 17

A 12h le 28/02, la préfecture fait un premier point : seules 5 victimes sont dénombrées ; les premiers dégâts sur les digues et les routes sont mentionnés.

A 20h30, 6 morts et 2 disparus.

A 16h le 1/03, 11 morts et 1 disparu .

A 12h le 2/03, le bilan définitif en Charente-Maritime avec 12 morts.

 

1er mars : Déclaration du Président de la République à la Préfecture de la Rochelle

sources : préfecture 17

"Mesdames et Messieurs,

Vous avez assisté à la réunion que j’ai tenue en compagnie du ministre d’Etat, Jean-Louis BORLOO, de Brice HORTEFEUX, de Dominique BUSSEREAU, des deux présidents de Conseil général, Philippe de VILLIERS et Dominique BUSSEREAU.

J’ai annoncé un certain nombre de mesures. Parmi les plus importantes :
- 3 M€ de secours d’urgence immédiat,
- la signature dès demain matin de l’arrêté de catastrophe naturelle qui permettra de commencer le processus d’indemnisation de toutes les victimes,
- la désignation d’un médiateur national pour qu’aucune famille ou aucun professionnel ne soit laissé seul dans la discussion avec les assurances, surtout lorsqu’on a perdu ses papiers, perdu sa maison et que l’on n’a pas les justificatifs,
- la demande faite à Jean-Louis BORLOO de préparer un plan digue que nous annoncerons avant l’été prochain,
- une réflexion approfondie va être engagée sur les plans d’urbanisme pour que des catastrophes de cette nature ne se reproduisent plus,
- le lancement d’une mission interministérielle chargée de faire un bilan et de présenter des propositions, qui devra rendre ses premières conclusions dans les 10 jours, [...]".

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Commentaire : comme à chaque catastrophe, on réagit dans l'urgence avec le refrain classique "plus jamais ça", basé sur un nouvel arsenal technico-legislatif à mettre en oeuvre (ici le plan digue) et la mission d'expertise à qui on demande de rendre un premier rapport sous 10 jours (!). Au delà de la connerie de ce refrain, la suite montrera que cette réaction dans l'urgence fut sur le fond (propositions à la va-vite) comme sur la forme (communication désastreuse) à ranger au chapitre des grands loupés de l'Etat.

Côté discours présidentiel, c'est du politiquement correct (avec un volet sur l'Etat providence). Moins de 10 jours plus tard, en clotûre du salon de l'agriculture à Paris, le président dira : "l'environnement, ça suffit".

Auparavant, ce même Sarkozy voulait au cours de sa campagne présidentielle assouplir la loi littoral et lors d'un discours sur le Grand Paris en 2009 "rendre constructible les zones inondables pour des bâtiments adaptés à l'environnement et aux risques ". Tragi-commique ou comment dire tout et son contraire !

Conseil des ministres du 7 avril

Le ministre d’Etat, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat, a présenté une communication relative au traitement des zones les plus exposées à la suite de la tempête Xynthia.

Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia a eu des conséquences particulièrement dramatiques en Vendée et en Charente-Maritime, de nombreuses personnes étant décédées à la suite de l’inondation de leur logement.

Dans les zones d’extrême danger, où les risques peuvent être mortels, il n’est pas acceptable de laisser les habitants se réinstaller. Ces zones, dites « zones noires », doivent retourner à l’état naturel, avec d’éventuelles activités diurnes, comme par exemple les activités ostréicoles.

La mise en œuvre de ce principe de retour à l’état naturel peut se faire dès aujourd’hui par acquisition à l’amiable des biens situés dans les « zones noires » pour ceux qui le souhaitent. Dans les cas où cela n’aura pas été possible, l’Etat pourra engager une procédure d’expropriation. Il ne la mènera que si c’est nécessaire. Cette procédure garantit le respect des droits et des intérêts des propriétaires.

Des prescriptions seront imposées dans les zones exposées aux risques qui peuvent être protégées (« zones jaunes »). Ces zones devront faire l’objet d’un programme de protection sur la base de systèmes d’alerte et d’évacuation, de prescriptions techniques sur les bâtiments ou de protections collectives. Ce programme sera établi rapidement et sa mise en œuvre suivie avec la plus grande rigueur.

La définition des zones repose sur plusieurs critères : hauteur d’eau constatée (à partir d’un mètre), vitesse/force de la vague, possibilité de se protéger. Les experts sont revenus à plusieurs reprises sur le terrain pour s’assurer des hauteurs d’eau constatées lorsque des incertitudes sur les données étaient constatées.

Les préfets communiquent ce mercredi 7 avril après-midi les zonages précis et tiendront rapidement des réunions publiques d’information.

Les procédures d’acquisition à l’amiable, et ultérieurement les éventuelles procédures d’expropriation, seront financées par le fonds de prévention des risques naturels majeurs. Dans tous les cas, pour le sinistré, le rachat du bien, y compris le foncier, se fera à la valeur établie par les Domaines. Cette estimation sera faite sans tenir compte du risque pour ne pas pénaliser les sinistrés. Ainsi, entre ce qui sera versé par le fonds de prévention des risques naturels majeurs et le montant perçu par le sinistré provenant de son assurance au titre de l’évaluation des dégâts, chacun recevra une indemnité correspondant à l’évaluation des Domaines.

Les personnes devant être relogées bénéficieront d’un accompagnement personnalisé.

Commentaire : ce communiqué officialise le zonage du risque avec les zones noires (rebaptisées zones de solidarité) où l'Etat interdira la réinstallation dans les lieux de vie (par acquisition amiable ou expropriation) et les zones jaunes où il sera possible de rester moyennant la mise en place d'un plan de protection. Au delà des critères techniques retenus pour le classement en noir ou jaune, c'est surtout l'acquisition des biens à une valeur qui ignore le risque qui est très criticable. Le message envoyé est très mauvais puisqu'il instaure une espèce "d'impunité" quant au fait d'avoir construit et/de vivre en zone inondable (potentiellement) dangereuse. Et ce d'autant plus que dans certains secteurs, le risque était parfaitement connu et/ou nié et que des constructions récentes avaient été baties dans ces zones. Cela ne peut qu'inciter le citoyen moyen et les maires qui délivrent les permis à poursuivre (volontairement ou non) un certain n'importe quoi en la matière : ne vous inquiétez pas, l'Etat paiera si d'aventure, votre maison est inondée alors qu'on savait qu'elle pouvait l'être. A moins que ce soit une manière de cacher que le boulot qui incombe à l'Etat de contrôler les permis en zones inondables n'a pas été (bien ?) fait. L'Etat aurait laissé construire dans des zones à risques et/ou certains maires seraient passés outre sans que le contrôle de légalité soit intervenu.

Discours du Président à La Roche-sur-Yon le 16 avril

Un bon exercice de politique, toujours sur la rengaine du plus jamais ça.

Analysons ce discours, classique chez Sarkozy avec des affirmations bien marquées (mais souvent erronnées ou simplistes) sur lesquelles il s'appuie pour proposer ensuite des mesures.

"tempête d’une violence tout à fait exceptionnelle" : ce fut une tempête mais moins exceptionnelle que d'autres et notamment que celle de 1999 où le vent avait souflé plus fort.

26/12/1999 : raffale maximale relevée d'ouest vers l'est du pays

  • Ploumanach : 148 km/h
  • Ile de Groix : 162 km/h
  • Rennes : 126 km/h
  • Nantes : 126 km/h
  • Alençon : 166 km/h
  • Rouen : 140 km/h
  • Chartres : 144 km/h
  • Paris/Montsouris : 169 km/h
  • Orly : 173 km/h
  • Troyes : 148 km/h
  • Dijon : 126 km/h
  • Metz : 155 km/h
  • Nancy : 144 km/h
  • Colmar : 165 km/h
  • Strasbourg : 144 km/h

Nuit du 27 au 28/12/1999 : raffale maximale relevée d'ouest vers l'est du pays

  • Pointe-du-Raz : 162 km/h
  • Ile d'Yeu : 162 km/h
  • Ile d'Oléron : 198 km/h 
  • La Rochelle : 158 km/h
  • Biscarosse : 166 km/h
  • Cap Ferret : 173 km/h
  • Bordeaux : 144 km/h
  • Pau, Tarbes : 137 km/h
  • Limoges : 148 km/h
  • Aurillac : 137 km/h
  • Perpignan : 140 km/h
  • Clermont-Ferrand : 159 km/h

"Les digues elles-mêmes ont été submergées et, en certains endroits, découpées comme des feuilles de papier alors qu’elles avaient été édifiées un mètre au-dessus du niveau le plus haut jamais connu par l’homme". La hauteur d'une digue ne fait pas tout, loin de là. Et plus une digue est haute et en mauvais état, plus sa rupture sera probable et dangereuse. La question de la solidité d'une digue est primordiale et elle dépend de sa conceptiion/construction et de son entretien. Les rapports d'expertise ont montré que l'entretien était stoppé depuis le début des années 1960 au plus tard. Une étude datant de 2006 pour le compte du CG17 avait montré que les digues étaient dans un état médiocre à très mauvais sur 84% de leur linéaire. Rien d'étonnant à ce qu'elles aient rompu si facilement. Quant à la notion de plus haut niveau connu par l'homme, il est difficile d'en parler avec certitudes puisque l'instrumentation en marégraphe sur la côte atlantique est trop récente (depuis le XIXè siècle sauf à Brest où les mesures datent de Louis XIV).

"le bilan de ce drame est absolument incompréhensible et inacceptable". Le premier adjectif aura tôt fait d'être ballayé à travers les multiples expertises qui montreront que tout était réuni pour qu'il y ait des morts (notamment la construction de maisons sans étage dans des cuvettes derrière des digues non entretenues). Le second adjectif n'est pas mieux choisi : certes, ces décès sont bien tristes mais combien d'autres décès (accidentés de la route, suicides, maladies, etc.) dont nos sociétés sont à l'origine ne le sont pas tout autant ? Ils surviennent malheureusement de manière "diffuse" et pas à la lumière d'une catastrophe qualifiée de "naturelle".

Même si sur ce dernier point, le Président en est conscient : "La catastrophe du 28 février n’est pas seulement le produit d’évènements climatiques".

"Je veux être clair sur ce point : on ne peut pas négocier l'aléa, qui s'impose à tous". Partie très intéressante car c'est le coeur du problème pendant les études et concertations liées aux plans de préventions des risques inondation (PPRi), le long des cours d'eau ou des façades maritimes. Les élus locaux contestent le plus souvent l'aléa de référence retenu, qui conditionne ensuite l'urbanisme sur la commune (et donc tout l'aspect financier qui va avec, notamment la valeur des terrains). Je ne peux m'empêcher de faire remarquer que ces mêmes élus (sur le littoral charentais et vendéen mais la remarque vaudrait n'importe où) ont été les premiers à dire après la tempête qu'ils n'étaient pas des techniciens et qu'ils avaient été incapables d'interprêter les messages d'avertissement sur les surcotes marines et les submersions littorales possibles. Comment peut-on d'un côté se dire non technicien pour interprêter une surcote marine (ce qui est assez fort de café quand on habite en bordure du littoral et qu'on connaît un temps soit peu son territoire) et de l'autre venir contester un aléa de référence (autrement plus technique qu'un message sur une surcote) ? Mauvaise foi pure et simple.

"Le drame que nous venons de connaître en Vendée et en Charente-Maritime n’a pas de précédent de mémoire d’homme, même en 1940 qui a connu de graves inondations". Il y a ici un amalgame néfaste entre le phénomène naturel et ses conséquences. Les archives départementales montrent à postériori que des phénomènes au moins aussi forts, voire plus forts que Xynthia se sont produits sur les côtes charentaises (en particulier). Mais à ces époques, et malgré des moyens de communication, d'information et de prévision "ridicules" par rapport à ce qu'on peut faire aujourd'hui, les victimes à terre étaient rares. Le tocsin sonnait à l'approche d'une tempête et les habitants allaient se réfugier en lieu sûr, sur les points hauts des communes et des îles. De plus, les gens du littoral y habitaient de génération en génération et connaissaient les risques côtiers. Aujourd'hui, sans jeter la pierre, le littoral est peuplé de personnes (pour certaines venues à la retraite) qui n'ont pas eu cette culture du risque côtier. Je ne parle même pas de la surenchère immobilière liée au tourisme qui n'existait pas il y a 50 ans. Et dans nos sociétés modernes, on attend souvent beaucoup des autres (l'Etat, le maire, etc.) alors qu'un minimum de prise en main personnelle et de bon sens éviteraient bien des catastrophes. Pour résumer, l'aléa a déjà été observé dans le passé mais la vulnérabilité des territoires (en personnes et en biens) est tout autre aujourd'hui.

la tempête vue par Météo France à postériori

 

Quelques photos des zones inondées en septembre 2010

De passage à vélo sur la côte charentaise, j'ai pu voir les travaux de restauration de digues et les quartiers d'Aytré et de Charron submergés lors de la tempête.

Tout d'abord la route de la plage à Aytré, coincée entre la dune en bord de mer et le remblai de la voie ferrée La-Rochelle - Saintes (à droite). Photo tirée de Google street view et datée de juin 2019. Remarquez bien la rupture du revêtement de la chaussée, le pin parasol et le transformateur.

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On les retourve dans la photo ci-dessous en septembre 2010. La mer a pénétré cette largeur entre dune et remblai, piégeant les habitants. Toutes les maisons ont été rachetées et détruites, et le camping a été déplacé.

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 Autre photo ci-dessous d'une maison laissée en l'état à Charron sur la route menant au port. Dans ce village le plus au nord de la côte charentaire, un nombre conséquent de maisons a été racheté et rasé.

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La mission Xynthia dépêchée par le Sénat

http://www.senat.fr/commission/missions/xynthia/index.html

Au delà des conclusions de la mission, parfois décevantes mais prévisibles venant des deux sénateurs dont le coeur de métier est l'économie, ce sont surtout les enregistrements des auditions qui valent le détour. Le TOP3 à ne pas louper :
- le préfet de Vendée fraîchement nommé juste avant la tempête ;
- le directeur du CEPRI qui ne fait pas dans la langue de bois ;
- les "experts" du Ministère : un seul sur les 3 est compétent sur la submersion marine (c'est celui qui parlera le moins) ; les deux autres encadr(ai)ent des services qui traitent du risque fluvial lié pour partie aux digues.

En mai 2011, une proposition de loi a été votée au Sénat. Les députés doivent maintenant l'observer.

La réglementation sur les digues avant Xynthia

La réglementation sur les digues n'est pas toujours explicite dans les textes législatifs. Ce sont parfois des doctrines à appliquer sur des cours d'eau (comme sur le Rhône par exemple).

Plusieurs textes depuis une grosse dizaine d'années ont demandé le recensement des digues avec diverses échéances repoussées (la dernière à fin 2009). Les informations sur les digues, leur propriétaire, leur linéaire, les zones protégées sont capitalisées dans une base de donnéees (BarDigues) gérée par le CEMAGREF.

Un rapport des experts de plusieurs ministères est à l'origine de l'évolution de la réglementation.

Arrêté du 16/06/2009 et Circulaire du 08/07/2008 à expliciter

Le plan "digues" post Xynhtia (source MEEDDM)

Jean-Louis Borloo a présenté, mercredi 3 mars 2010, en Conseil des ministres, une communication relative au plan exceptionnel de reconstruction et de renforcement des digues et de prévention des submersions marines.

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Mesure d'urgence n°1 : le plan digues. on redécouvre à la lumière de Xynthia que le littoral est inondable et qu'il existe des digues.

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La tempête Xynthia de la nuit du 27 au 28 février a eu des conséquences dramatiques. 52 décès sont aujourd’hui dénombrés. Ce drame a été provoqué par un phénomène météorologique d’une violence exceptionnelle combinant quatre facteurs : un événement nocturne, des vents forts, une marée haute de forte amplitude et des basses pressions augmentant l’effet de surcote. Ce phénomène a entraîné à la fois la submersion des digues et remblais côtiers et leur rupture en certains endroits, provoquant les inondations meurtrières.

Le Gouvernement veut tirer les leçons de cet événement et engager très rapidement un plan d’action pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

Le Conseil général de l’environnement et du développement durable et l’Inspection générale de l’administration remettront sous dix jours un pré-rapport sur les causes de la catastrophe, y compris la rupture de certaines digues indiquant les travaux à entreprendre de toute urgence.

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Pourquoi une telle urgence ? Parce que de nouvelles fortes marées étaient prévues fin mars et une crainte existait sur un Xynthia bis. Ce travail dans l'urgence a été néfaste avec une communication catastrophique.

Sous deux mois, la mission devra faire des propositions afin de :

- recenser les digues et les lieux menacés, réaliser un travail fin et localisé pour déterminer les maîtres d’ouvrage et exploitants de toutes les digues dans les zones à risque.
- accélérer les décisions arrêtant les plans de prévention des risques (PPR) ;
- mieux faire respecter les PPR dans les décisions individuelles d’urbanisme ;
- sanctionner plus fortement les manquements aux règles édictées ;
- renforcer la prise en compte du risque dans les règles de constructibilité derrière les digues
- améliorer encore le dispositif d’alerte.

La mission devra également apporter des éléments de réponse aux questions suivantes :

- quelle maîtrise d’ouvrage pour ces digues ?
- quelle est la pertinence de la construction de digues en dehors des zones urbanisées ?
- Et plus généralement quelle stratégie de gestion du trait de côte retenir ?

Enfin, la mission devra établir une proposition des réfections prioritaires des digues existantes et d’un plan de financement sur cinq ans. La mission pourra en outre proposer des dispositifs juridiques et financiers pour traiter le cas des immeubles existants pour lesquels une menace est importante.

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Les objectifs de la misson d'expertise montrent clairement que la réglementation en place, pourtant assez fournie, étaient insuffisamment appliquée ou contrôlée et qu'on le savait. Tant qu'il ne se passait rien, ce n'était pas grave mais avec un événement climatique fort, on a abouti à la catastrophe.

 

Le traitement des zones exposées

source MEEDDM, à la suite du conseil des ministres du 7 avril 2010.

Dans les zones d’extrême danger, où les risques peuvent être mortels, il n’est pas acceptable de laisser les habitants se réinstaller. Ces zones, dites « zones noires », doivent retourner à l’état naturel, avec d’éventuelles activités diurnes, comme par exemple les activités ostréicoles. La mise en œuvre de ce principe de retour à l’état naturel peut se faire dès aujourd’hui par acquisition à l’amiable des biens situés dans les « zones noires » pour ceux qui le souhaitent. Dans les cas où cela n’aura pas été possible, l’Etat pourra engager une procédure d’expropriation. Il ne la mènera que si c’est nécessaire. Cette procédure garantit le respect des droits et des intérêts des propriétaires.

Des prescriptions seront imposées dans les zones exposées aux risques qui peuvent être protégées (« zones jaunes »). Ces zones devront faire l’objet d’un programme de protection sur la base de systèmes d’alerte et d’évacuation, de prescriptions techniques sur les bâtiments ou de protections collectives. Ce programme sera établi rapidement et sa mise en œuvre suivie avec la plus grande rigueur.

La définition des zones repose sur plusieurs critères : hauteur d’eau constatée (à partir d’un mètre), vitesse/force de la vague, possibilité de se protéger.  Les experts sont revenus à plusieurs reprises sur le terrain pour s’assurer des hauteurs d’eau constatées lorsque des incertitudes sur les données étaient constatées.

Les préfets communiquent ce mercredi 7 avril après-midi les zonages précis et tiendront rapidement des réunions publiques d’information. Les procédures d’acquisition à l’amiable, et ultérieurement les éventuelles procédures d’expropriation, seront financées par le fonds de prévention des risques naturels majeurs. Dans tous les cas, pour le sinistré, le rachat du bien, y compris le foncier, se fera à la valeur établie par les Domaines. Cette estimation sera faite sans tenir compte du risque pour ne pas pénaliser les sinistrés. Ainsi, entre ce qui sera versé par le fonds de prévention des risques naturels majeurs et le montant perçu par le sinistré provenant de son assurance au titre de l’évaluation des dégâts, chacun recevra une indemnité correspondant à l’évaluation des Domaines. Les personnes devant être relogées bénéficieront d’un accompagnement personnalisé.

C'est donc à l'issue de ce conseil des Ministres que les zones noires sont apparues. Et également, cette acquisition à l'amiable des biens touchés. Au final, qui a fait quoi ?

Le zonage a été réalisé par les DDTM de Charente Maritime et de Vendée avec l'appui de 3 "experts" du Ministère de l'Ecologie (dont 1 seul est spécialiste du milieu côtier, les 2 autres étant plus spécialistes des risques fluviaux). La mission d'appui a été constituée le 16 mars. Elle est intervenue sur le terrain avec les personnels des DDTM les 18 et 19 mars. Les DDTM seules ont finalisé le travail les 20 et 21 mars (un samedi et un dimanche) et ont envoyé le 21 mars le zonage aux cabinets ministériels compétents. C'est donc en 4 jours que le zonage a été établi à 90% (10% ayant fait l'objet de modifications entre le 21/3 et le 7/4, date de leur rendu public). Même si on ne connait pas le nombre de personnes mobilisées dans les DDTM, ce délai de 4 jours est trop court pour mener un travail de qualité. C'est pourtant ce travail qui va sceller le sort de milliers de maison sur quelques dizaines de communes et pas loin de 200 km de côtes, à travers un travail de terrain et d'analyse cartographique. Et si des modifications ne furent faites qu'à la marge entre le 21/3 et le 7/4, c'est aussi parce qu'il n'était pas possible pour les experts de se dédouaner.

On mettra à leur crédit qu'il fallait définir très vite des zones de danger en vue des marées d'équinoxe, en évitant que des habitations touchées par Xynthia le soient à nouveau fin mars (il aurait fallu pour cela qu'une nouvelle tempête survienne). On regrettera que ces experts n'aient été missionnés que le 16 mars. Du coup, le travail expédié n'a pas permis une communication adaptée.

Enfin sur les acquisitions amiables, il faut craindre qu'à chaque prochaine grosse inondation/submersion, les personnes touchées demandent le même traitement à l'issue du sinistre, à savoir le rachat de leur maison au prix fort (sans tenir compte du risque) dans des zones exposées et souvent connues comme telles. La solidarité a joué mais, en tant que contribuable, j'ai beaucoup de mal à l'accepter : quand on habite en bord de mer, le bon sens doit inciter à la prudence, du simple particulier au plus haut niveau de l'Etat en passant par le maire et la préfecture ; le rachat au prix fort des maisons impactées est un cadeau injustifié puisque le risque était connu ; une meilleure préparation et gestion de la crise aurait été plus simple et moins coûteuse à mettre en oeuvre.

 

La mission de l'Assemblée nationale

La mission d'information de l'Assemblée nationale sur la tempête Xynthia a jugé "absurde" le zonage établi après les intempéries du 28 février, a déclaré à la presse son président Maxime Bono (également maire de la Rochelle et président de la Communauté d'Agglomération de La Rochelle), lors du déplacement de la mission en Charente-Maritime. "Le zonage et la façon dont il a été commandé nous semblent tout simplement absurdes", a estimé M. Bono, député-maire PS de La Rochelle, après une rencontre avec les services de l'Etat à la préfecture. "Il nous semble qu'un zonage peut être admissible s'il permet à la solidarité nationale de s'exprimer (...). Il nous semble aussi que lorsqu'il y a désaccord, il faut revenir à une expertise plus profonde", a-t-il déclaré, en présence des autres députés de la mission.

"Nos auditions ont été extrêmement instructives et nous avons eu la confirmation qu'on a appliqué une méthode stupide", a renchéri Jean-Louis Léonard, député UMP de Charente-Maritime, rapporteur de la mission qui rendra son rapport d'ici au 14 juillet. "La doctrine n'existait pas au niveau de l'Etat, elle a été décidée au niveau central et mise en application extrêmement rapidement. C'est une méthode inéquitable, inepte et qui sera certainement très coûteuse", a-t-il fustigé.

M. Léonard, maire de Chatellaillon-Plage, commune touchée par Xynthia, a rendu hommage aux "services locaux" de l'Etat dans leur gestion de la crise et de ses conséquences. Mais il a accusé la méthode, "imposée par le ministère" aux préfets, d'être "d'une grande stupidité parce qu'elle ne résout rien". "Elle ne résout pas à l'évidence les problèmes de sécurité. Ce n'est pas parce que l'on va empêcher les gens d'habiter à moins de 50 mètres d'une digue qu'on va résoudre les problèmes qui se sont passés à 200 ou 300 mètres". "Cette méthode va conduire en plus à des aberrations d'urbanisme: certaines maisons vont être quittées par les propriétaires parce qu'ils les auront vendues à l'Etat, et d'autres vont rester habitées", a-t-il dit. "Nous ferons des propositions pour que de telles aberrations ne se reproduisent pas", a-t-il ajouté. La mission, constituée début avril sur les raisons des dégâts causés par Xynthia, qui a fait 53 morts en Vendée et Charente-Maritime, doit rencontrer vendredi des associations de sinistrés et des acteurs économiques.

03/06/2010 : Dans Le Parisien, le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu annonce qu'aucune maison située dans les zones à risques en Vendée et en Charente-Maritime ne sera rasée "sous la contrainte"... dans l'immédiat.

Deux pas vers la démolition, trois pas en arrière. Le gouvernement amorce, semble-t-il, un recul sur les zones noires délimitées en Vendée et en Charente-Maritime tant dénoncées. Selon le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu dans Le Parisien, "dans l'immédiat, aucune maison ne sera rasée sous la contrainte". Peu après la tempête Xynthia, qui a fait 53 morts et de gros dégâts dans la nuit du 27 au 28 février, des zones noires avaient été définies par les pouvoirs publics, qui recommandaient la destruction de plus de 1.500 logements.

Mais peu à peu, le gouvernement a fait machine arrière. Et au final, le gouvernement a décidé de se donner du temps pour statuer sur le sort de quelque 300 de ces maisons, a précisé jeudi à l'AFP Benoist Apparu. Dès la mi-avril, le ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, avait expliqué qu'il y avait eu un "malentendu" concernant les zones noires. "Il ne saurait être question de démolition systématique et autoritaire", avait-il également écrit dans une lettre aux élus concernés de Vendée et Charente-maritime.

"Pas de maison rasée sous la contrainte"

Après une levée de bouclier des associations de riverains, les zones noires ont été rebaptisées zones de solidarité et il n'est aujourd'hui plus question de raser des logements sans l'accord des propriétaires ni une enquête approfondie, annonce Benoist Apparu dans Le Parisien. Le premier zonage établi "ne peut en aucun cas être considéré comme des zones de destruction massive", dit-il. "Une destruction doit être liée à une enquête publique. C'est en vue de cette enquête qu'un nouveau périmètre de sécurité ajusté à la baisse est en train d'être établi", explique le secrétaire d'Etat. Une enveloppe de 450 millions d'euros est prévue par l'Etat pour indemniser les propriétaires. A ce jour, dit Benoist Apparu, le rachat de 29 maisons en Charente-Maritime et 38 en Vendée a été finalisé.

Sur LCI, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a lui précisé que l'Etat n'avait "jamais dit" que toutes les maisons seraient détruites dans les zones noires. Selon lui, l'Etat a proposé à l'époque dans les zones où il y avait "un danger majeur pour les populations, une procédure exceptionnelle, c'est-à-dire une transaction à l'amiable où l'Etat rachète aux habitants les maisons concernées". "Nous avons toujours dit ça", a-t-il insisté reconnaissant toutefois qu'"on peut toujours mieux faire en matière de communication, d'explication" et qu'"à l'époque il y avait une tension, les familles étaient très atteintes".

"Rien de changé", selon des sinistrés

Les sinistrés, eux, ne voient rien d'autre "que ce qu'on savait déjà" dans les propos du secrétaire d'Etat, a estimé jeudi Marie Olivia Rocca, présidente de l'Association de défense des sinistrés de la tempête Xynthia à Aytré. "Monsieur Apparu ne dit que ce qu'on savait déjà, c'est-à-dire que pour qu'il y ait des procédures d'expropriation il faut qu'il y ait une déclaration d'utilité publique, point. Ca ne change absolument rien, c'est la loi, voilà", a-t-elle déclaré.

"Ce n'est que de la communication, juste redire noir sur blanc ce qu'on sait déjà et qui a déjà été dit", a encore commenté Mme Rocca. "C'est sans intérêt, sauf celui de faire un effet d'annonce qui brouille un peu les pistes pour ceux qui ne sont pas très au fait des choses. Le problème que ça me pose c'est que les gens qui ne sont pas forcément très au courant de la loi s'affolent et m'appellent pour me dire ‘on a gagné !'", a-t-elle ajout.

29 mai : Deux élus de Charente-Maritime, un PS et un UMP, tous deux membres de la mission d'information de l'Assemblée sur Xynthia, interpellent Matignon sur le tracé des zones noires : "méthode anxiogène" ou "absurde", "mépris vis-à-vis des habitants".

Trois mois jour pour jour après le passage destructeur de Xynthia, deux députés de Charente-Maritime, membres de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la tempête, réclament une audience au Premier ministre pour évoquer les conditions dans lesquelles a été réalisé le zonage après les intempéries. Cette mission a été constituée début avril pour déterminer les raisons des dégâts causés par Xynthia, qui a fait 53 morts principalement en Vendée et Charente-Maritime, alors qu'une mission d'information sénatoriale sur Xynthia s'est également rendue sur le terrain en avril.

"Nous avons décidé, Maxime Bono (député-maire PS de La Rochelle qui préside cette mission) et moi, de demander dès ce soir (vendredi) une audience au Premier ministre compte tenu de la gravité de la situation", a annoncé le député UMP Jean-Louis Léonard, également maire de Châtelaillon-Plage, à l'issue de la visite de terrain menée jeudi et vendredi. "La situation est grave, toutes ces auditions nous ont permis de découvrir le niveau de gravité et les conséquences extrêmement perverses de cette méthode. Nous avons décidé qu'il était de notre responsabilité (...) d'en avertir tout de suite le Premier ministre parce que les effets risquent d'être irréversibles avant même que notre rapport ne soit sorti", a dit le rapporteur de la mission.

"Une perte totale de confiance des maires"

"La méthode pour définir les zonages est extrêmement anxiogène", a-t-il encore affirmé, dénonçant "un profond mépris des services de l'Etat vis-à-vis des habitants". "Le témoignage des élus est assez accablant. Quand on a 25 maires qui vous tiennent exactement le même discours, ils ne peuvent pas avoir tort en même temps (...) Nous avons constaté une perte totale de confiance des maires envers les services de l'Etat. Un fossé s'est creusé, un abîme", a déclaré Jean-Louis Léonard.

Maxime Bono a pour sa part dit que les visites de terrain ont confirmé, à ses yeux, que "la méthode employée pour la définition des zonages est une méthode absurde". "Si chacun s'accorde à dire que les services de l'Etat ont été d'une parfaite efficacité avant et pendant la catastrophe, il y a une très forte improvisation sur l'après-crise", a ajouté le maire de La Rochelle.

"On nous a menti" sur la localisation des zones où les maisons devront être détruites, a accusé Jean-Louis Léonard. "Certains habitants sont stupéfaits d'avoir eu 1,20 m d'eau chez eux et qu'on ne s'intéresse pas à eux. Il y a là une profonde iniquité et nous avons posé la question au préfet : pourquoi ces zones n'ont pas été considérées comme zones à danger? Il nous été répondu très clairement que la méthode a été strictement la même partout, ce qui est à l'évidence un mensonge", a affirmé le maire de Châtelaillon-Plage

Le plan submersion rapide

source MEEDDTL

Le 17 février 2011, la Ministre NKM a présenté le plan submersion rapide, aboutissement de l'annonce post "Xynthia" sur un plan digue auquel est venu se greffer la problématique des crues rapides suite aux pluies diluviennes sur la région de Draguignan en juin 2010.

Des mises en examen

sources presse diverses (dont les articles sont souvent similaires mot pour mot)

Le 14 avril 2011, le maire de la Faute-sur-Mer (René Marratier) est mis en examen pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d'autrui. Il est défendu par le célèbre avocat Me Metzner qui a tout de suite dégainer :
- "viser les élus locaux revient à s’en prendre "aux lampistes" ;
- "les responsabilités sont à rechercher à leur vrai niveau, c’est-à-dire l’Etat, dans les services de la préfecture et de la météo" ;
- “on lui reproche de ne pas avoir respecté des règlements que, pour beaucoup, il ne connaissait pas” ;
- “quelques heures avant (le drame), il a reçu une lettre circulaire préfectorale indiquant un risque de submersion des rivages, en aucun cas des maisons”.

Beaucoup de soupçons pèsent sur l'équipe municipale et on laissera le soin à la justice de faire son travail. Chacun se fera son opinion sur ces premières phrases de Me Metzner. Pour ma part, accabler MétéoFrance est difficilement concevable : les phénomènes étaient prévus, les messages assez explicites et parlent de littoral (et non de rivage... si on veut jouer sur les mots), qui est d'après la définition du Petit Larousse, "l'étendue de pays longeant la mer", sans notion de milieu naturel ou urbanisé.

Le 10 juin 2011, le même sort touche 2 adjoints de la commune (le maire-adjoint Patrick Maslin, gérant d'une entreprise de construction immobilière, l’adjointe à l’urbanisme, Françoise Babin, dont le fils est promotteur immobilier) et le directeur adjoint de la DDTM (ex-DDE) de Vendée.

L'avancement des acquisitions à l'amiable et des démolitions

sources presse diverses (dont les articles sont souvent similaires mot pour mot)

 

Xynthia: deux ans après, tension sur les digues

Par , publié le 27/02/2012 à 10:41

Des agriculteurs vendéens ont protesté contre la lenteur des travaux sur les digues de l'Aiguillon-sur-Mer, lors d'une visite officielle vendredi. Selon eux, les risques d'inondation existent toujours.

Xynthia: deux ans après, tension sur les digues

Les agriculteurs demandent, en plus des consolidations de digues déjà réalisées, des surélévations.

Le ras-le-bol gagne la Faute-sur-Mer. La tension était encore vive ce vendredi sur la question des digues de L'Aiguillon-sur-Mer, une des deux communes de Vendée les plus touchées par la tempête Xynthia, lors d'une visite des présidents de région, de département et du préfet. Le président de la région Pays-de-la-Loire Jacques Auxiette (PS), celui du département de Vendée Bruno Retailleau (DVD) et le préfet de Vendée Bernard Schmeltz, en visite commune sur un chantier de digue à la Pointe de l'Aiguillon, ont vu leur convoi bloqué au retour par un barrage d'engins mis en travers de la route par des agriculteurs. 

"Si on vous reçoit comme ça, c'est parce qu'on a l'impression que depuis deux ans ça n'avance pas", a expliqué Jean-Luc Robineau, au nom de la trentaine d'agriculteurs qui tenaient le barrage. Lors de la tempête Xynthia, qui a tué à La Faute-sur-Mer 29 personnes le 28 février 2010, des milliers d'hectares de terres agricoles avaient été envahis par l'eau salée et des éleveurs avaient vu l'intégralité de leurs bêtes noyées. 

Selon Jean-Luc Robineau, "on va inonder de nouveau", même hors tempête. Les agriculteurs demandent, en plus des consolidations de digues déjà réalisées à hauteur de 20 millions d'euros depuis le drame, des surélévations. Mais ces dernières, qui entrent dans le cadre de législations administratives complexes (les Plans d'actions de prévention des inondations), nécessitent des délais beaucoup plus longs, source précisément de leur colère. Jean-Luc Robineau a aussi souhaité au nom de ses collègues que la surface importante libérée par les destructions de maisons sur les deux communes -l'Etat vient de racheter sa 700e maison selon le préfet- "ne reste pas en friche". "Ca nous embêterait que ce soit le Conservatoire du littoral qui prenne tout ça", a-t-il ajouté. 

Un peu plus tôt sur la digue, les trois décideurs à l'échelon local avaient été interpellés par une habitante de la Pointe de l'Aiguillon, dont la maison est dans le périmètre des "zones noires" décidées après le drame, qui implique sa destruction

"Ici 60 personnes souhaitent rester, il n'y a pas de risque mortel", a expliqué Marie-Christine Baffoux-Kays, dont l'espoir était ravivé par le récent réaménagement des zones noires de Charente-Maritime, également victime de Xynthia. Une demande aussitôt douchée par le préfet qui a rappelé qu'il "y avait eu des aménagements des zones noires aussi en Vendée, avec la sortie de 244 maisons du périmètre, mais cela s'est fait en 2011 il y a six mois, avant la Charente-Maritime". "Il ne faudrait pas avoir cette impression, simplement du fait d'un effet d'affichage avec des dates d'aménagement de zones différentes: il n'y a pas deux poids, deux mesures", a-t-il ajouté. 

Lors d'une conférence de presse, Bruno Retailleau a regretté qu'il y ait "au niveau parisien, une idéologie selon laquelle une digue contrevient à l'aspect naturel des choses", raison, entre autres, selon lui d'une partie de la complexité administrative et des délais pour rehausser les digues. 

De son côté, Jacques Auxiette a souligné la nécessité de donner, après ce drame, des perspectives économiques aux deux communes.

 oui les délais administratifs sont longs et complexes mais sans cela, on ferait n'importe quoi. Ensuite, rehausser des digues est techniquement faisable et pendant longtemps, les hommes se sont protégés par des digues. Mais on se heurte à plusieurs problèmes :

- une digue, aussi haute soit-elle, sera toujours submergée par un événement plus fort que celui jusqu'auquel elle était sensée protéger. et une digue submergé est une digue qui se rompt. et une digue qui se rompt laisse passer l'eau qu'elle a derrière elle et plus la digue est haute, plus la quantité d'eau derrière elle est importante, donc plus la zone protégée sera inondée rapidement et fortement.
- une digue nécessite un entretien régulier et si "on" demande toujours des travaux pour conforter les digues ou les réhausser et si possible avec le budget des autres, on oublie souvent cet aspect capital qu'est l'entretien. L'entretien des digues passe par des structures pérennes ayant les moyens financiers de le mettre en oeuvre.
- le passé nous montre moult exemples de digues réhaussées qui ont permis l'urbanisation ou la densification du bâti déjà présent dans la zone protégée.

Le rapport de la cour des comptes (juillet 2012)

Le rapport est sévère... comme souvent ! Les passages les plus marquants

"Les catastrophes ont touché des territoires vulnérables, où l’urbanisation a accru les risques pour les populations".

Cette phrase toute simple, la première du premier chapitre de la synthèse, résume très bien ce qui observé à chaque catastrophe "naturelle" : c'est l'urbanisation galopante qui augmente le risque et non l'augmentation de la fréquence des phénomènes. La deuxième phrase est du même acabit. 

"Jusqu’au milieu du XXème siècle, c’étaient principalement des terres agricoles qui étaient menacées par le risque de submersion marine sur la côte atlantique".
Preuve à l'appui avec l'excellent site "Remonter le temps" de l'IGN, comparant la photo aérienne de l'embouchuire du Lay dans les années 1950-1965 et celle avant la catastrophe.

"Un rapport de 2008 a ainsi souligné la gravité, dans les communes de La Faute-sur-Mer et de L’Aiguillon-sur-Mer, du risque de « la conjonction de deux phénomènes, de crue dans l’estuaire du Lay et de submersion marine » et a précisé que « la zone de l’estuaire du Lay est la zone la plus dangereuse du littoral… »
"La plaquette d’information relative au plan de prévention des risques inondation (PPRI) de l’estuaire du Lay, diffusée plus largement en juillet 2007, a comporté les mêmes indications. En définitive, une culture du risque très insuffisante a conduit les populations et les acteurs publics à ne pas prendre la juste mesure des menaces pesant sur certains secteurs des trois départements concernés."
"Si, pour Xynthia, Météo France a prévu correctement la surcote, son ampleur a été sous-estimée dans le secteur de La Rochelle, où les prévisions l’établissaient entre 0,80 et 1 m alors qu’elle a atteint 1,50 mètre [...]. Dans la compréhension des messages d’alerte de Xynthia, le danger lié au vent a été prédominant par rapport à celui de la submersion."
"Pour Xynthia, l’alerte des maires a été donnée au niveau rouge par des messages automatiques d’appel et de télécopie des préfectures. En Charente-
Maritime, des maires ont été joints personnellement par des représentants des services de l’Etat. En revanche, les maires du Sud-Vendée, dont les com-
munes étaient en cours de submersion, n’ont pas prévenu ou fait prévenir d’urgence le préfet, comme le prescrit le code général des collectivités territo-
riales".
Quant à l’alerte aux populations, elle a été très insuffisante. Si des maires de Charente-Maritime sont allés prévenir individuellement les personnes les plus exposées, l’absence d’un véritable dispositif d’alerte opérationnel est à déplorer."
Les plans ORSEC (Organisation de la réponse de sécurité civile) de l’Etat n’étaient pas actualisés et les exercices relatifs aux inondations étaient inexis-
tants.  Quant aux communes, celles ayant satisfait à l’obligation pesant sur elles de réaliser un plan communal de sauvegarde (PCS) étaient très minoritaires.
Plusieurs casernes de sapeurs-pompiers ont été inondées pendant les catastrophes : en Charente-Maritime, trois centres de secours ; dans le Sud-Vendée, celui de l’Aiguillon-sur-Mer. Ces dossiers illustrent la volonté d’urbanisation des promoteurs et des collectivités locales, en ignorant les risques naturels, ainsi que la faiblesse de l’Etat face à cette volonté. Le contrôle de légalité ou la loi sur l’eau n’apparaissent pas avoir été appliqués avec la rigueur qui eût été souhaitable en de tels cas.
Les atlas [des zones inondables] diffusés sur la côte atlantique établissaient, en revanche, une cartographie des risques bien en-deçà des submersions marines de février 2010. En tout cas, reçus avec réticence dans les communes, ils n’avaient guère été utilisés dans l’examen des autorisations de
construire.
Quant au contenu des plans [de prévention du risque inondation], il a été l’objet de concertation, voire de négociations, pour ne pas trop contraindre les potentialités d’urbanisation du territoire communal, ceci au détriment de la sécurité des biens et des personnes. Les élus locaux ont entrepris de minorer autant que possible les contraintes et l’Etat bien souvent a transigé.
Avant 2010, les directives nationales aux préfets ne manquent pas de souligner la nécessité de faire figurer dans les priorités du contrôle de légalité celui des documents et décisions d’urbanisme dans les zones à risque. Leur traduction opérationnelle montre cependant une grande faiblesse dans le contrôle des actes d’urbanisme.
De nombreux terrains de camping ont été affectés par les catastrophes, dont certains en situation de grave danger, comme, en Vendée, le camping municipal « Côte de Lumière » à La Faute-sur-Mer, qui de surcroît était dans l’illégalité, ou comme les trois campings d’Aytré en Charente-Maritime. Dans ce département, trente-deux terrains ont été inondés, dont dix par au moins un mètre d’eau.
Après Xynthia, dans une précipitation qu’on peut juger excessive, l’Etat a délimité des zones de solidarité sans concertation suffisante, entrainant la
multiplication des protestations.
La décision de rachat amiable de maisons par l’Etat s’est fondée sur un double objectif de protection et de solidarité nationale, ce qui a été une source
majeure d’ambiguïté. Le coût élevé des rachats des maisons situées hors zone d’expropriation (près de 50 M€ en Vendée, 34 M€ en Charente-Maritime)
illustre le caractère précipité des décisions.
Pour 95 % du linéaire en Charente-Maritime, il n’a pas été possible d’identifier le responsable de la digue. Sur un même linéaire de digues, la multiplicité des intervenants potentiels crée une confusion rendant difficile, sinon impossible, le bon entretien des ouvrages.
Dans les trois communes du sud-Vendée, entre 2001 et 2009, la dépense annuelle moyenne pour les digues a été de 0,54 M€, alors que c’est un montant
trois à quatre fois supérieur qu’il aurait fallu mobiliser. En Charente-Maritime, entre 2000 et 2009, l’Etat a consacré 8,7 M€ aux travaux de défense contre la mer et, après Xynthia, a engagé 19,5 M€, soit 2,2 fois plus en un an qu’au cours des dix ans précédents.
840 biens en Vendée (dont onze commerces) et 788 en Charente-Maritime (dont 70 commerces) sont concernés par les zones de solidarité. En Vendée, 701 maisons, situées à La Faute-sur-Mer et L’Aiguillon-sur-Mer, ont fait l’objet d’un accord de vente et fin 2011, 699 dossiers ont été payés pour une valeur de 151,5 M€. 33 maisons, situées à La Faute-sur-Mer, dont 17 résidences secondaires, ont une valeur vénale évaluée à plus de 500 000 € et représentent un coût total pour l’Etat de 19,3 M€. Le coût de rachat le plus élevé atteint 831 000 € pour une résidence secondaire. En Charente-Maritime, 458 biens, dans treize communes, ont fait l’objet fin 2011 d’un accord de vente pour un coût total de 141,8 M€. Onze habitations, dont huit résidences principales, ont une valeur vénale évaluée à plus de 1 M€, leur coût total de rachat étant de 16,65 M€.
L’essentiel des rachats à l’amiable par l’Etat s’est fait sur la base d’un article du code de l’environnement, qui autorise de telles opérations sous réserve que le prix « s'avère moins coûteux que les moyens de sauvegarde et de protection des populations ». Alors que, dans le Var, la comparaison avec le coût d’autres moyens de sauvegarde a été  faite, il n’en pas été de même pour Xynthia. La situation de chaque habitation n’a pas été analysée, et, a fortiori, il n’a pas été vérifié, au cas par cas, si d’autres moyens de protection n’auraient pas été moins coûteux. Pour les biens rachetés, aucun contrôle systématique de l’existence d’un permis de construire (ou d’une décision de régularisation) n’a été fait, privant l’Etat d’un instrument de dissuasion des constructions illégales notamment en zone de grave danger.
La comparaison des photos aériennes avant Xynthia et après les destructions de maisons montrent un retour à l'état naturel d'une grande zone en bordure du Lay. 

A développer après la lecture du rapport de 300 pages !

 

Le jugement de fin 2014

Le maire de la Faute-sur-mer est condamné à 4 ans de prison ferme, essentiellement pour défaut d'information de sa population sur les risques de submersion du littoral et notamment derrière la digue.

Là aussi, énorme rapport des attendus du jugement !

 

Le jugement en appel de fin 2015

Le tribunal de Poitiers a rendu ses attendus début avril 2016.

René Marratier, l’ancien maire de la Faute sur Mer, est condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis pour homicides involontaires et mise en danger de la vie d’autrui. Il avait été condamné à quatre ans de prison ferme en première instance. La condamnation comprend également l’interdiction définitive d’exercer une fonction publique, ce qui l'empêche de prétendre à un mandat de maire ou d’adjoint.

Les trois autres prévenus, dont son ancienne adjointe à l’urbanisme, avaient été relaxés.

Part des responsabilités

- 50% La Faute-sur-Mer, du fait non seulement de la délivrance de permis de construire en infraction au Code de l’urbanisme, mais aussi en raison de l’absence de Plan Communal de sauvegarde et d'information de la population.

- 35% l'État,  pour défaut d’approbation du PPRI

- 15% l’association syndicale de la Vallée du Lay (ASVL), chargee de l'entretien des digues, conjointement responsable avec la commune et l'État du défaut d’exécution des travaux sur la digue Est.

Pour la cour d’appel, les fautes commises par l’ancien maire n’étaient pas détachables du service, autrement dit, il les avait commises dans l’exercice de sa fonction de maire. Une approche contestée par l'association des victimes, qui se pourvoit en cassation.

 

Le jugement en cassation  de 2018

La Cour de cassation a rejeté les pourvois qui avaient été formés par les parties civiles. Le jugement prononcé par la cour d’appel de Poitiers en avril 2016 est confirmé par la cour de cassation.

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